Affiliation:
1. Service de Psychiatrie C, CHU Hédi Chaker, Sfax, Tunisie
2. Faculté de Médecine de Sfax, Université de Sfax, Sfax, Tunisie
Abstract
Abrégé Objectifs Nos objectifs étaient d’évaluer les troubles cognitifs chez des patients bipolaires en rémission comparativement à des témoins sains et d’étudier leur rapport avec les facteurs cliniques et thérapeutiques. Méthodes Il s’agissait d’une étude cas-témoins, menée auprès de patients atteints de trouble bipolaire (TBP) en rémission et de témoins sains appariés. Elle a été réalisée au centre hospitalo-universitaire (CHU) Hédi Chaker de Sfax (Tunisie). L’échelle the Screen for cognitive impairment in psychiatry (SCIP) a été utilisée pour l’évaluation des fonctions cognitives chez les patients et les témoins. Cette échelle se compose des sous-échelles d’apprentissage verbal avec rappel immédiat (VLT-I) et différé (VLT-D), de la mémoire de travail (WMT), de la fluence verbale (VFT) et de la vitesse de traitement de l’information (PST). Résultats Nous avons recruté 61 patients et 40 témoins. Comparés aux témoins, les cas avaient des scores totaux du SCIP et de toutes les sous-échelles du SCIP significativement plus bas (p < 0,001 partout) avec des tailles d’effet modérées à élevées. Dans l’analyse multivariée, la présence de caractéristiques psychotiques était corrélée à l’abaissement des scores du SCIP total (p = 0,001), du VLT-I (p = 0,001) et VLT-D (p = 0,007), du WMT (p = 0,002), et du PST (p = 0,008). Le TBP de type 2 était corrélé à l’abaissement du score de VLT-I (p = 0,023). L’âge de début et la durée d’évolution du trouble étaient corrélés négativement au score PST (p < 10−3 et p = 0,007 respectivement). La polarité maniaque prédominante était corrélée à l’abaissement du score VFT (p = 0,007). Conclusions Notre étude a montré que les patients bipolaires en rémission présentaient des troubles cognitifs touchant différents domaines cognitifs, significativement plus marqués que chez les témoins. Ces troubles cognitifs semblent être liés à des facteurs cliniques et thérapeutiques considérés eux-mêmes comme des facteurs de mauvais pronostic de la maladie bipolaire.